Quels débouchés en sortant d’une ESC (école supérieure de commerce) ?
Tout d’abord, pourquoi intégrer une ESC ?
L’avantage d’une ESC, c’est qu’elle débouche sur bon nombre de métiers (fonctions support et commerciaux) et que l’on peut intégrer une ESC en venant de cursus très différents (scientifique, économique voire littéraire !). Quand on ne sait pas encore ce que l’on veut exercer comme métier, c’est une filière qu’il convient de prendre en considération car elle présente de nombreux avantages : possibilité de suivre un cursus en alternance (pour certaines d’entre elles), formation pluridisciplinaire, compréhension du monde qui nous entoure avec l’étude de l’économie mondiale, niveau en langues globalement satisfaisant qui permet de voyager voire même de faire des affaires à l’international…
Quelles ESC intégrer et à quelles fins ?
Alors bien évidemment on ne peut pas écrire un article de ce genre sans citer les sempiternelles HEC, ESSEC et l’ESCP-EAP qui permettent d’intégrer de facto de grandes multinationales dans lesquelles les carrières sont toutes tracées, sociétés qui elles-mêmes sont les fleurons de notre pays et dignes représentantes de la France à l’étranger. Certes l’enseignement délivré dans ces écoles de renom est de bonne facture (dans les deux sens du terme !) mais on est surtout en droit de se questionner sur la capacité des anciens élèves à coopter les jeunes diplômés, génération après génération, car ils ne jurent que par leur formation respective !
Exit les formations d’ESC bas de gamme (il n’y a qu’à se rendre sur les sites de recrutement des grandes sociétés françaises pour s’en rendre compte !) car même si officiellement les offres d’emploi sont ouvertes à la majorité des candidats issus de toutes les ESC, le tiercé de tête est toujours composé des candidats issus des écoles préférées des recruteurs de ces grandes entreprises françaises, pour ne pas les citer…
Pour ma part, je pense que faire une Sup de Co classique ou une école du type de l’ESG ou l’ISG dites « moyennes » est tout à fait digne et peut permettre à n’importe quel étudiant de réussir sa vie professionnelle, même sans avoir fait HEC ou l’ESSEC ! Bon nombre d’exemples de réussite professionnelle l’attestent et fort heureusement d’ailleurs ! Même si on aime se vanter d’avoir étudié dans l’une des 3 plus grandes écoles de commerce de France…
L’une des composantes essentielles de notre réussite réside plus dans le fait d’être capable de s’adapter à ce monde en perpétuelle évolution qu’à la seule connaissance théorique des formules, citations ou règles marketing que l’on enseigne dans les ESC ! De même la maîtrise des langues reste un atout indéniable si l’on veut faire une carrière internationale ou travailler au sein d’une multinationale. A ce titre, je pense qu’un étudiant titulaire d’une maitrise ou d’un DEA en langues étrangères est bien plus utile à une entreprise internationale qu’un étudiant plutôt attiré par les chiffres et fraichement débarqué d’une Grande Ecole avec un niveau en langues tout juste passable ! En ce qui me concerne, je préfère recruter un jeune diplômé, avec une bonne culture générale, capable de s’adapter à des interlocuteurs très différents et des environnements variés, ayant de bonnes bases en gestion d’entreprise, que de recruter un jeune issu de Grandes Ecoles mais sans aucun sens pratique, qui ne cherche pas particulièrement à s’adapter à son environnement de travail et qui ne fait pas preuve d’humilité devant ses collègues. Combien d’exemples ai-je à l’esprit de recrutements de diplômés de Grandes Ecoles qui ont débouché sur des échecs cinglants, quand cela ne les a pas conduits devant les Prud’hommes ! Alors avant d’embaucher Messieurs les Chefs d’entreprises, veillez à ce que la capacité d’adaptation, la mobilité, l’intelligence rationnelle et émotionnelle, la culture générale, soient au centre de vos préoccupations plutôt que de savoir de quelle école est issu tel ou tel étudiant de sorte que cela n’influence ni n’altère votre décision, souvent prise à la hâte…
Quels débouchés/ métiers quand on sort diplômé d’une ESC ?
Sur ce point et en toute objectivité, je crois qu’il faut s’orienter sur un métier qui correspond le plus possible à sa personnalité. La question à se poser est sans doute : « Quelle est la ou quelles sont les matières pour lesquelles j’ai manifesté un vif intérêt et au travers desquelles je m’épanouirais toute une vie durant ? » Cela peut être l’analyse financière et la gestion qui peuvent déboucher sur un poste de Contrôleur de gestion, l’attrait pour le Marketing qui peut déboucher sur un poste de Chef de Produit ou de Responsable de Marché, l’intérêt pour les langues qui pourrait convenir à un Responsable Export ou la passion pour l’économie et le commerce qui pourraient bien déboucher sur un poste de Commercial puis sur des postes à responsabilités de type Chef de Région voire par la suite Directeur Commercial. De très nombreux débouchés s’offrent aux jeunes diplômés d’ESC et dans des secteurs très variés puisque la majorité des débouchés concernent le département commercial et les fonctions supports de toutes les entreprises. La liste des fonctions n’est pas exhaustive et on pourrait aussi y associer les fonctions liées au Management et au recrutement… Bref, de quoi alimenter bon nombre de vocations tout en suivant une formation plutôt de type généraliste puisqu’elle débouche sur de nombreux métiers dont les entreprises (et plus globalement l’économie) ont besoin.
Alors ESC ou une autre formation ?
L’un des risques quand on choisit de faire une ESC réside peut-être dans le fait que beaucoup d’étudiants envisagent cette formation et que ceux qui risquent de tirer leur épingle du jeu sont encore ceux qui auront fait une Grande Ecole de Commerce et qui pourront bénéficier des réseaux propres à ces écoles (et intégrer par la suite une grande entreprise) ou ceux qui ont suivi une formation en alternance et qui ont déjà les pieds dans une entreprise. Nombre de diplômés d’ESC mettront un certain temps avant de décrocher un CDI ou un poste stable et la plupart d’entre eux connaitront a minima deux périodes de chômage durant leur vie professionnelle mais ils connaitront aussi le plaisir de voyager (entre autres) et de faire des métiers passionnants, en contribuant au développement d’entreprises sur le plan national voire international !
Alors l’ESC, dernier rempart des études supérieures pour se donner encore le temps de réfléchir avant de choisir définitivement son métier ?